[04/06/2112] Shopping...

Stanford avait passé la plupart de ses nuits sur son ordinateur à tenter de décrypter les fichiers qu'ils avaient pris chez L&M, mais il en avait un peu marre de travailler. Et puis en plus il n'avait plus rien à se mettre sur le dos. Déjà qu'il n'avait pas amené grand chose avec lui en partant de Pologne, alors ceux qui avait été détruit par les aventures qu'il avait eux à la sortie du bateau ou en allant chercher Charlie avec les nouveaux mutants n'avaient pas vraiment arrangé la situation.

Stan avait donc pris une cinquantaine de dollar et était partit faire les course avec l'intention de renouveler sa garde robe. Enfin c'était l'intention initiale puisqu'il n'avait pas vraiment pris la direction des boutiques de vêtements. Il faut dire qu'il ne connaissait pas vraiment New-York. En plus il ne voulait surtout pas demander son chemin, sorte de fierté mêlée à de la timidité qui guidait ce gamin d'une douzaine d'année : il ne voulait pas se taper la honte en admettant qu'il était perdu et de toute façon, il ne sentait vraiment pas de demander sa route à tous ces grands qui étaient autour de lui.

Enfin bref, il se déplaçait donc d'un pas assuré, prenant de temps à autres des rues transversales qui lui semblaient adéquates. Il faisait attention à paraître sur de lui, près à répondre qu'il savait très bien où il allait si on lui demandait.

Son téléphone à la main, son sac de toile sur l'autre épaule, Michael zigzaguait lentement entre les passants. Il sortait d'une petite boutique qu'il avait découverte sur la toile et qui vendait des produits germaniques. D'authentiques saucisses, des schnaps délicieux, de grandes variété de bière, de choucroute, de pâte à Flammkuchen, de la panure assaisonnée pour les Schnitzels, des viennoiseries, etc.

Il tourna à quelques reprises, manqua de peu de se faire piétiner aux intersections et leva finalement le nez de son écran tactile, un sourire satisfait aux lèvres. Il fourra son téléphone dans sa poche et continua son chemin, en gardant la main dessus, comme s'il attendait un appel. Il connaissait désormais le trajet presque par coeur, sauf que... le décor lui était moins familier qu'à l'accoutumée.

Au bout d'un moment, Michael s'arrêta au coin de la rue, dévisagea le quadrilatère et porta son attention aux panneaux qui indiquaient le nom des rues. Elles ne lui disaient rien du tout. Il soupira en retenant un vocabulaire grossier et chercha du regard quelqu'un qui pourrait l'aider.

Il y avait un petit bonhomme qui se dirigeait vers lui d'un pas assuré. Il dégageait une telle confiance que Michael ne douta pas un instant et le héla.

-Excuses-moi, petit. Est-ce que tu pourrais me dire comment me rendre au Sheridan Square, s'il-te-plaît?

Il s'était adressé à Stanford avec un sourire qui se voulait avenant.

En marchant dans les rues, Stanford remarquait avec amusement que la plupart des passant étaient complètement coupés du monde qui les entourait, concentré sur leur téléphone ou la musique qu'ils écoutaient. Stanford profitait de sa "ballade" dans les rue de Manhattan pour observer les gens. Cela ne faisait pas longtemps qu'il était en Amérique et les Américains avaient toujours à ses yeux une image de modèle.

Aussi vit-il arriver vers lui un homme qui semblait un peu perdu. Il transportait un sac avec un logo qui indiquait clairement qu'il s'agissait de produit germanique, Stanford ne parlait pas allemand, mais il savait reconnaitre cette langue. Rien de plus normal pour un polonais. Cet homme s'adressa à lui pour lui demander son chemin.

Pour tout dire, Stanford n'avait aucune idée de l'endroit ou se trouvait le Sheridan Square tout comme il ignorait l'endroit ou il se trouvait d'ailleurs, et il ne put réprimer une expression de doute assez intense. Il essaya de se reprendre mais il ne parvint à se convaincre à nouveau suffisamment pour rendre son manège de jeune homme sur de lui convaincant. Il répondit tout de même :

"A vrai dire je ne sais pas vraiment où est le Sheridan Square, mais on doit surement pouvoir y aller en métro. C'est bourré de plans dans les stations ça devrait pas être dur de trouver"

En effet Stanford avait croisé un certain nombre de stations de métro depuis qu'il avait quitté l'Institut et il se disait que dans une ville moderne comme New York, le réseau devait être dense.

Le jeune garçon sembla chercher un instant, l'air hagard, avant de répondre à un Michael tout décontenancé. Il retint un soupir qui gonfla légèrement la lèvre supérieure et comprit que le gamin n'était pas du coin. Sa remarque n'était pas stupide, mais elle exaspéra tout de même l'Autrichien, qui se disait qu'il était capable de faire ce genre de raisonnement lui-même et que ça ne lui servait à rien de demander de l'aide pour recevoir des conseils aussi pertinents.

-Ouais, la station Christopher street / Sheridan square. C'est chez moi, je connais. Sauf qu'il fait beau et que, pour le coup, je comptais marcher pour profiter du beau temps.

Il leva les yeux vers le ciel. Ca restait nettement moins agréable qu'une promenade dans les bois, mais c'était encore mieux qu'une balade dans le lugubre métro New-Yorkais. Il rebaissa les yeux vers le gamin, qui ne semblait pas connaître le quartier mieux que lui, et son ton agacé et légèrement cassant fit place à de l'inquiétude et de l'altruisme, à mesure qu'il fronçait les sourcils en soutenant le regard du garçon. C'était souvent ainsi qu'il parvenait à reconnaître le mensonge.

-Dis-moi, petit, qu'est-ce que tu fais tout seul dans un quartier que tu ne connais pas? Tu t'es perdu, toi aussi? Tu veux appeler tes parents, ou quelqu'un?

Tout en sortant son téléphone de sa poche, il vérifia le nom des rues, sur les panneaux de circulation, et reporta toute son attention sur le petit pré-pubère.

Stanford compris vite que son hésitation n'était pas passée inaperçue auprès le grand blond qui lui avait demandé son chemin. Visiblement sa remarque pleine de bon sens n'avait pas suffit à contenter cet individu sortit de nulle part. Sur le coup, Stanford fut embêté que l'Autrichien reste là et lui pose des question plutôt de continuer son chemin. Il aurait préféré être tranquille, mais il revint rapidement à des sentiments plus positifs.

Il faut dire que son interlocuteur n'avait pas non plus l'air agressif et qu'il avait même adopté un ton plutôt bienveillant pour la deuxième partie de son discours. Et puis Stanford était quand même perdu en vrai. Certes il savait que s'il le voulait il n'aurait pas de mal à retourner à l'Institut, en trouvant un station de metro et en se localisant sur le plan par exemple, mais pour l'instant il n'avait aucune idée de l'endroit ou il se trouvait. Il répondit donc d'un ton assez sympathique mais tout de même assuré :

"Je suis pas vraiment perdu. Je sais pas exactement ou je suis c'est vrai mais si je veux rentrer à l'institut je peux le faire. Donc non il n'y a pas besoin d'appeler quelqu'un. Par contre si vous avez vu un magasin de fringue en marchant dans les rues, j'étais justement plus ou moins en train d'en chercher un. "

Avec un grand sourire, Michael écoutait le jeune polonais s'expliquer. Il souriait, mais n'était pas moqueur. Il n'était simplement pas étonné de voir le futur homme s'obstiner à ne pas s'avouer vaincu. En même temps que l'Autrichien avait cru reconnaître, un instant, de la crainte dans le regard du petit et qu'il reconnaissait à son accent qu'ils n'étaient pas plus américains l'un que l'autre, le ton assuré de Stanford se montrait convaincant. Et le petit parla de l'institut. Se pourrait-il que? Prenant un air malicieux, il demanda :

-L'institut de Georgia Be... Llewellyn? Tu lui diras que je désapprouwe sa façon de te laisser errer seul dans New York! Je suis un vieil ami...

Oui parce que sans cette précision, les reproches pourraient passer pour beaucoup moins sympathiques et humoristiques qu'ils se voulaient. Michael fit un clin d'oeil au petit mutant, juste au cas, pour souligner la farce, et reprit.

-Pour ce qui est de se fringuer, c'est pas une mauvaise idée. Pour moi aussi, je veux dire. Ça te dirait que je t'accompagne?

Il regarda de nouveau les panneaux de l'intersection, pour vérifier qu'ils étaient bien dans la section ouest de Manhattan.

-Par là, je suis pas mal certain qu'on pourra trouwer notre bonheur. Il y a une petite promenade à quelques rues à l'est. Tu as de l'argent pour tes achats, au moins?

C'était plus pour s'assurer que le petit ne se moquait pas de lui que pour savoir combien grande était sa fortune. L'Autrichien lui fit alors un signe de tête et commença à marcher, lentement pour que l'autre n'ait pas à courir pour le suivre, vers la petite plaza.

Stanford remarqua le sourire qui se dessina sur le visage de l'Autrichien. Il ne le prit pas mal surtout que tomber sur un adulte qui n'était condescendant n'était pas si courant. Ce qui le surpris par contre c'était qu'il connaissait l'Institut. D'ailleurs en entendant sa réponse à ce sujet, il se rendit compte que parler aussi facilement de l'Institut n'avait pas été très prudent, il avait quasiment avoué explicitement être un mutant et il savait que les mutants n'avait pas toujours bonne presse auprès des non-mutants.

L'Autrichien lui proposait de venir avec lui pour s'acheter des vêtements, pas forcement une mauvaise idée. Surtout que les magasin seraient peut-être plus confiant si il était avec un adulte. Et puis après tout ça ne lui coûtait rien. Aussi répondit-il :

"Je veux bien, ouais. Les gens des magasins sont plus cool quand on est avec un v..un adulte. C'est bon j'ai de l'argent, plus que j'en ai jamais eu avant de venir en Amérique."

En disant ça il avait commencer à marcher derrière l'Autrichien. Il se sentait peit à coté de lui mais de ça, il avait commencer à en prendre l'habitude à force d'être toujours avec des plus vieux.

-Parfait, je n'aurai pas à faire la charité en plus de jouer les chaperons!

Le ton léger, il poursuivait son chemin avec son épicerie qui se balançait au bout de son bras. Il aurait probablement été plus judicieux d'aller la porter chez lui d'abord, mais son âme de super-justicier, ou son seul grand coeur, en avait décidé autrement.

-Moi c'est Michael, au fait! dit-il par pure politesse. Il laissa au petit garçon le temps de se présenter également avant de relancer la conversation.

-J'imagine que tu n'as pas dû avoir la wie facile, ces derniers temps... En tout cas, si je me trompe, compte-toi chanceux.

Le germanophone ne savait pas trop quoi dire, en fait. Il était heureux de croiser un mutant là où il s'y attendait le mieux, mais n'osait pas lui demander quels étaient son pouvoir et son vécu, parce que lui-même n'avait pas réellement envie d'en parler. Il pourrait toujours tenter de faire parler Stanford sans rien raconter sur lui-même. Il était généralement habile pour faire cela.

-D'où viens-tu au fait?

Le grand blond semblait être rassuré que Stan ait l'argent nécessaire pour se payer les vêtements qu'il projetait de s'acheter. Il se dirigèrent donc tous les deux vers les boutiques de fringues. Stanford n'avait toujours pas vraiment compris pourquoi l'Autrichien voulait l'aider, mais il le trouvait sympa et cool avec son accent un peu bizarre. Aussi quand il entama la conversation Stanford répondit sans complexe :

"Moi c'est Stanford. Je croyait que c'était un nom américain avant arriver ici, du moins c'est ce qu'on disait en Pologne mais ici pratiquement tout le monde m'appelle Stan."

Sans trop savoir pourquoi Stanford trouvait ça cool de parler comme ça. Et puis c'était la personne qui était le plus proche d'un polonais qu'il avait croisé depuis qu'il était arrivé en Amérique et ça faisait comme un goût de retour au pays, il continua donc :

"Ouais donc je viens de Pologne, de Cracovie. Effectivement la vie c'est toujours ultra cool mais je me suis fait des super potes ici donc c'est plus facile...

Tiens vu que tu connais Madame Llewellyn, tu connais peut-être aussi Brieuc?"

Sans vraiment attendre de réponse, le jeune mutant continua :

"Y'en a qui sont trop fous dans ce pays mais il y en a qui sont cool ça compense. Des fois mes copains de Cracovie me manquent un peu parce que les gens ici ils sont vieux mais la plupart du temps ça va. Et puis ici j'ai fait des trucs trop cool. L'autre jour par exemple j'ai quasiment conduit une voiture. C'était un super cabriolet. C'est pas facile à conduire mais c'était génial, je m'en souviendrais toute ma vie."

-Et tu préfères Stan ou Stanford? avait demandé l'Autrichien, pour montrer qu'il s'intéressait au gamin. Et puis, ça lui permettrait de l'appeler de la meilleure manière possible. Un peu comme il préférait que les gens prononcent son nom à l'allemande, plutôt qu'à l'anglaise ou à la française...

Il ponctuait son écoute du discours de Stanford d'inclinaisons de la tête. À la question concernant Brieuc, il répondit de même, quoi que cette fois, la tête de Michael ondula également de côté sur ses épaules pour faire comprendre qu'il ne le connaissait qu'un peu. Il laissa passer un éclat de rire en entendant l'anecdote du cabriolet et commenta la scène :

-Wow! C'est wraiment cool! C'est Alexander qui t'a fait conduire?

Il ne savait pas pourquoi il avait songé au télépathe : peut-être était-ce en raison de la réputation de mauvais garçon du futur avocat. Michael enchaîna aussitôt, pour éviter les questions embarassantes:

-C'est normal de s'ennuyer de ses amis quand on les quitte. Surtout si, disons, le départ s'est décidé subitement. Je pense que tu as trouwé la meilleure solution : s'en faire de nouweaux ici.

L'Autrichien passa ensuite le bras devant le Polonais pour l'empêcher de traverser, et une fois que la voie fut libre, il traversa en scrutant la rue à la recherche de...

-Woilà! C'est près du Dixie là-bas, avec la grosse enseigne rouge. Il y a une friperie, un magasin à grande surface et quelques boutiques plus... spécialisées. Il frotta son index et son pouce ensemble, pour mimer que celles-ci étaient plus dispendieuses, en poursuivant. Tu devrais bien y trouwer ton bonheur!

L'autrichien lui demandait ce qu'il aimait bien son surnom.

"Bah au début Stan ça me faisait bizarre, parce que ça me faisait pensé à mon grand-père "Papi Stan". Son prénom s'était pas Stanford, lui, c'était Stanislas mais comme ça commence aussi par Stan... Mais bon maintenant je me suis habitué et tant qu'on m'appellera pas "Papi Stan", ça me fera pas trop bizarre."

Le grand mutant blond semblait intéressé par ce que disait Stanford, ou au moins il faisait bien semblant, il réagissait à chacune de ses questions. De toute façon Stanford n'avait pas vraiment envie de penser qu'il l'embêtait donc il continua et répondit à sa question sur Alex :

"Nan c'était pas Alex, c'était chez Charlie. Elle est nouvelle à l'Institut elle aussi, tu dois pas la connaître."

Stanford aurait eut de quoi raconter à l'Autrichien pendant une bonne heure mais ils étaient arrivés. Les magasins n'étaient pas loin. Michael lui présenta les différents magasins et leur principales caractéristiques. Mais il semblait que leur parcours ensemble allait s'arrêter bientôt. Stanford ne voulait pas le laisser partir sans le remercier, il dit donc :

"Je crois que les magasins "spécialisé" c'est pour moi. Je vais aller dans la grande surface, tu viens avec moi ou pas?

Au fait merci, c'était cool, j'aurais surement traîné plus longtemps dans New York si t'avais pas été là."

-Bien sûr que je viens avec toi. Mon garde-robe ressemble à un placard anorexique. lança l'Autrichien, sur un ton toujours aussi plaisantin. C'était l'effet que les "jeunes" lui faisaient tout le temps. Bon, il avait parfois tendance à devenir un peau gâteau, mais c'était un détail. On avait le droit d'aimer la jeunesse ou pas? Et puis, il n'avait quand même pas le syndrôme de Peter Pan!

Il ne connaissait pas Charlie, et espérait sincèrement qu'Alexander, s'il entendait parler de cette histoire, ne lui en voudrait pas pour la méprise!

-Ça fait plaisir, pap'! répliqua Michael au polonais qui se montrait très poli.

Lorsqu'ils entrèrent dans le magasin, Michael s'arrêta et lui demanda, d'un air perplexe :

-De quoi t'as besoin au fait? Hauts, bas, chapeaux, manteau, maillot?

L'Autrichien allait donc l'accompagner pour faire les boutiques, Stan hésita un instant entre se sentir vexer parce qu'après tout il n'avait pas besoin d'être surveillé ou protégé ou simplement apprécier le fait qu'un adulte inconnu quelques minutes auparavant lui offre spontanément de son temps.

Enfin, Stanford avait initialement prévu de s'acheter des vêtements et il était maintenant sur le point de le faire,voilà ce qui importait. Le jeune polonais n'avais pas vraiment réfléchi aux vêtements qu'il fallait qu'il achète, il lui fallait au moins un pantalon et quelques T-shirt.

Au passage, suite à son histoire sur son grand père, Michael l'appela pap', sûrement un façon de signifier papi, mais ce n'était que pour le taquiner. Et même si Stan ne put réprimer une moue de déplaisir, il se repris en remarquant que Michael souriait et il sourit lui aussi.

Ils entrèrent donc dans le magasin, et Michael lui demanda ce qu'il voulait acheter, Stan lui répondit sans détours :

"Un pantalon au moins pour remplacer ce que j'ai déchiré. Après il faudra que je prenne quelques hauts un peu américains, la mode n'est pas vraiment la même en Pologne et ici."

Guidant Stanford vers la section masculine du magasin, Michael inclina les sourcils à la déclaration du Polonais.

-Ce n'est pas parce que tu es en Amérique que tu dois tout faire comme un américain, tu sais. Il n'y a pas de honte à être étranger et à l'afficher! Du moins, moi, je suis fier d'où je wiens et je compte bien conserver mes racines.

Il haussa les épaules. Les états-unis avaient toujours été une terre d'intégration et de multi-culturalisme, mais ce genre de discours volait peut-être un peu trop au-dessus des considérations et des idées que le petit pouvait avoir. L'Autrichien haussa les épaules, en se disant qu'il devait passer pour un sacré boulet moralisateur et pris une paire de jeans sur un rayon.

-J'aime bien ceux-là. Il continua d'arpenter les rayons et pris quelques autres pantalons en pestant parfois. Purée, ils ont pas ma grandeur! Tu as trouvé quelque chose, toi? Je crois que je dewrais trouver mon bonheur là-dedans!

Ne restait plus qu'à sélectionner quelques gilets et il pourrait passer à la cabine d'essayage. Oh, et cette veste à carreau. Elle était juste beaucoup trop magnifique!

Michael lui fit gentiment la morale quand il dit qu'il voulait acheter des habits plus "américains". Ne pas avoir honte de ses origines, Stan n'avait pas honte d'être polonais mais il fallait bien dire que la grandeur de la Pologne c'était pas vraiment un truc qui était trop mis en avant ces deux derniers siècles et puis au niveau mode il n'y avait pas grand chose de porteur.

"C'est pas que j'ai honte d'être polonais, mais bon les habits ici ils sont plus cool et puis quand on est comme nous, on a pas besoin de se faire remarquer en plus en portant des habits bizarres."

En même temps Stan regroupait quelques vêtements, il ne faisait pas le difficile et prenait surtout les têtes de rayons. De toute façon, il n'avait jamais eut une grande sensibilité à la mode en dehors du fait qu'il fallait pas être bizarre pour avoir des potes, en tout cas au collège c'était vrai.

Par contre les tailles des vêtements lui donnèrent quelques difficultés et il fut obliger de faire au jugé pour ça et il ne put donc pas échapper à l'essayage comme il le faisait en Pologne pour raccourcir encore plus les temps de shopping (et donc rallonger les temps de jeu avec ses copains).

"Ouais j'ai trouvé des trucs, mais les tailles c'est bizarre ici, il va falloir que j'essaie.

Quand il vit Michael prendre la veste à carreau, il fit une moue entre la surprise et le dégout, signifiant bien qu'il trouvait ça trop bizarre pour être porté mais il ne dit rien, on ne contredit pas un adulte sur sa façon de s'habiller, encore moins un mec qui a été gentil et qu'on ne connaît pas spécialement depuis longtemps.

-Tu es à New York, Stanford. Les gens ont forcément déjà vu pire. répliqua Michael, avec un semblant de sagesse.

Un semblant, car Michael n'avait aucune preuve de ce qu'il avançait. New York, comme toutes les métropoles, avait son lot de clochards, de travestis et d'autres bizarreries. La population était-elle réellement plus étanche à l'étrangeté que celle de Prague ou Berlin? Comme le Polonais le faisait remarquer, le new-yorkais moyen n'était peut-être pas près à voir Michael sortir d'un mur, ou à rencontrer un colosse entièrement constitué d'autre chose que de chair, ou a voir le petit gamin qui se cherchait présentement de nouveaux pantalons faire montre de son pouvoir.

D'ailleurs, c'est à ce moment que Michael se rendit compte qu'aucun des deux n'avait parlé de sa mutanité, ni n'avait questionné l'autre. Ce qui tombait bien, puisque Michael détestait en parler, craignant qu'on le caractérise ou l'identifie seulement par son pouvoir. Il ressentit un élan de bonté envers le petit. Élan qui lui permit d'éclater de rire plutôt que de s'offusquer en voyant la moue d'incertitude de Stanford.

-Elle ne te plaît pas? Tu aurais préféré celle-ci ou celle-là? s'enquérit-il en pointant tour à tour le même modèle, mais en bleu et violet, suivi de celui en noir et blanc -qui donnait un peu mal à la tête. Au moins, Michael s'était réfugié dans le classique vert et rouge. Avec un clin d'oeil, il ajouta :

-Peut-être que moi aussi j'ai enwie de m'américaniser un peu aussi!

Pour le coup, canadianiser aurait été plus approprié.

-Pour les tailles, essaie entre large d'enfant et extra-petit d'adulte! conclut-il avant de s'engouffrer dans la cabine d'essayage vide indiquée par la préposée.