[courtier Ava/Ryan suite] Après le temps du réconfort, vient celui de la recherche

[suite de Une soirée trop arrosée]

La journée avait, comme qui dirait, mal commencé. Une chute de dix étages dans une poubelle, des côtes et un bras endoloris, des affaires volées... Mais, finalement, elle s'était bien rattrapée avec une jeune homme charmant qui s'avérait tout aussi mutant qu'Ava. La jeune femme avait puisé un indicible réconfort dans le moment à deux qu'ils avaient partagé sous la douche. C'avait été agréable, et même plus qu'agréable. Mais à la base, Ryan n'était pas venu à New York pour prendre du bon temps, et il fallait reconnaître que, même Ava n'aurait plus été contre faire quelque chose de ses dix doigts pour les autres.

Certes, elle n'était pas des plus cultivée et avait arrêté l'école tôt, mais elle ne doutait pas qu'elle pourrait, sans nul doute, pouvoir être utile pour d'autres personnes. Barmaid? Elle avait donné. Détective privée? Ce n'était pas son truc. Clairement. Une fois lui avait amplement suffi. Non. Concrètement, elle se disait que, peut-être auprès d'autres mutants elle pourrait se rendre utile. Ryan cherchait un maître hydrokinésiste? Qui sait... Peut-être qu'elle, elle pourrait trouver un maître ou une maîtresse empathe?

La jeune femme poussa un soupir alors qu'elle terminait d'enfiler ce qu'elle portait toujours chez elle: une chemise d'homme blanche et une culotte blanche toute simple, taille basse. Elle retroussa ses manches et démarra son ordinateur avant de se diriger vers la cuisine.

"J'te laisse commencer la r'cherche, j'vais mettre un truc à réchauffer dans l'four et nous prendre des trucs à boire dans l'frigo"

La femme à la popote? Non, absolument pas. Simplement, si Ava avait un ordinateur, elle n'était pas pressée de pianoter dessus, craignant de montrer sa dyslexie. Autant continuer d'entretenir l'illusion...

S'il y avait une illustration à trouver pour l'expression "démarrage en fanfare", Ryan se sentait tout à fait prêt à partager ses premières minutes de vie newyorkaise, histoire de donner du courage aux autres immigrants comme lui qui s'inquièteraient de partir du bon pied dans leur nouvelle vie. Il appréciait de pouvoir prendre une douche après un long trajet, mais celle-ci était de très loin la meilleure à laquelle il ait participé, charmante compagnie oblige.

Par politesse, car après tout il n'était pas non plus le nouveau colocataire, il avait remis son jean et son T-Shirt. Lorsqu'il invitait une dame chez lui, il ne voyait évidemment pas d'objection à pouvoir l'admirer un peu plus longtemps en tenue légère, mais trouvait que la préparation du café abdominaux à l'air était un moyen détourné de s'imposer dans la vie de quelqu'un. Non qu'il soit contre d'autres séances de réconfort en compagnie d'Ava ; l'un et l'autre savaient simplement qu'ils avaient autre chose à faire dans l'immédiat.

"A tes ordres" se contenta-t-il de répondre lorsqu'elle mentionna un ravitaillement, et Ryan s'exécuta après tout de même avoir suivi des yeux, d'aucuns diraient admiré, sa sortie de la pièce, car il n'y avait pas de petit plaisir.

Pieds nus, il recula la chaise pour l'adapter à sa taille et s'installa sur l'ordinateur. Après une rapide recherche, il trouva le navigateur et se connecta sur un moteur de recherche auquel il était habitué.

*Alors...qu'est-ce qu'on va utiliser comme mots...*

En se remémorant les paroles de Hope (il n'y avait plus de mal désormais, il l'avait exorcisée de la partie "mauvais souvenirs" de son esprit grâce à Ava), il eut un pincement au coeur. Elle avait dit "un hydrokinésiste". Un mec, à tous les coups.

*Damn*

A choisir, il aurait préféré prendre des cours auprès d'une sirène, mais la vie n'offrait pas toujours ce que l'on souhaitait, et à cet instant Ryan savait qu'il n'était pas du tout en position de se plaindre.

Il ouvrit plusieurs onglets, et choisit une combinaison de mots différente à entrer dans chaque.

*Alors... "Institut New York mutant", histoire de savoir ce que c'est cette histoire de bouffons..."mutant aide New York"..."mutant organisation aide"..."mutant organisation aide New York"..."mutant hydrokinésiste New York", on sait jamais..."mutant empathe New York" pour Ava..."mutant formation New York"...ça va déjà faire du boulot de voir tous les résultats.*

Une fois toutes ses combinaisons entrées, il lança toutes les recherches et décida d'attendre la jolie Newyorkaise pour analyser les résultats. En attendant, s'il pouvait se montrer utile, de quelque manière que ce soit...

"Tu as besoin de quelque chose ?"

Malheureusement pour Ava, son soucis immédiat n'était pas sa dyslexie, mais une sensation étrange et excessivement désagréable qui commençait à l'étreindre au niveau de l'abdomen. Et elle transpirait étrangement pour une sortie de douche, ceci associé à son pouls qui battait très fortement à ses tempes.

De simple sensation, cela vira rapidement au malaise, puis à la franche douleur qui la pliait en deux. Il fallait qu'elle s'assoit, qu'elle s'allonge, et vite. Ava tomba par terre. La sensation de la chute lui fit alors réaliser qu'elle en avait justement fait une de plusieurs étages dans une poubelle... Avait-elle à ce point présumé de ses capacités qu'elle n'avait pas songé à voir un médecin plus tôt ?

Allongée sur le sol froid de sa cuisine, en position foetale pour essayer de minimiser la douleur qui lui vrillait les entrailles, Ava avait sans doute besoin de quelque chose...

Elle en faisait trop. Elle en faisait toujours trop. Ca, ça ne changeait pas. Elle avait toujours été comme ça. Elle avait, pourtant, pensé qu'y aller doucement ne réveillerait pas trop la douleur, mais, alors qu'elle essayait de la cacher en agissant normalement, Ava devait bien avouer qu'elle ne se sentait pas bien. Pourtant, elle tâchait de n'en rien montrer. Malgré la pellicule de sueur qui n'avait rien à voir avec la douche. Malgré son pouls qui battait de plus en plus fort et de plus en plus vite. Et la douleur qui se faisait de plus en plus forte, de plus en plus insupportable.

Ava restait tournée vers les éléments de cuisine, prenant appui dessus pour ne pas tomber. Il fallait qu'elle s'assoit, elle le savait, mais la chaise était trop loin. Le canapé, n'en parlons même pas.

Finalement, elle se retrouva par terre sans même se souvenir de s'être assise. Elle aurait dû insister davantage pour aller à l'hôpital, malgré les envies de bouffe et autre de Ryan - et d'elle-même. Maintenant, elle en payait le prix. Elle s'allongea, ou plutôt se recroquevilla sur elle-même sur le sol, se laissant envahir par la douleur, sans pouvoir lutter contre elle.

Elle ne pouvait tellement pas lutter que son pouvoir lui échappa, transmettant sa douleur à Ryan. Elle ne pouvait articuler qu'un son: "Mal... Mal... Mal..." à peine audible.

Ryan fut intrigué de ne pas entendre de réponse à sa question pourtant ouverte, et qu'il était certain d'avoir prononcée à haute voix. Il finit par se lever et se précipita dans la cuisine où il trouva son hôte recroquevillée sur le sol.

*Oh m**de...*

Il s'agenouilla rapidement auprès d'elle tout en tirant son téléphone de sa poche et en composant le Nine One One des services de secours. Il fit passer un bras sous son cou pour lui relever légèrement la tête.

"Reste avec moi, ça va aller..."

Sitôt le standard décroché, il s'empressa d'indiquer l'adresse et l'étage, et pria les secouristes de faire vite. Il ne pouvait rien faire d'autre, ses formations en secours étant loin de suffire à gérer un cas tel que celui-ci.

*Elle avait l'air d'aller bien, pourtant...*

Attendant l'arrivée d'un brancard, il continua à parler à Ava, tentant de la maintenir en connaissance. Il ne savait pas où elle rangeait ses médicaments, et ne voulait pas prendre le risque de la laisser pour farfouiller dans tous les tiroirs de l'appartement.

Malgré les injonctions de Ryan, Ava ne parvient pas vraiment à rester avec lui, et sombra dans une semi-inconscience, sans réaliser très bien ce qui lui arrivait. Des mots, des gifles, un peu bringuebalée aussi. Et toutes les informations que lui livrait son pouvoir : il y avait du monde. De l'inquiétude, du professionnalisme. De l'urgence.

Du bruit, des bips, des sirènes, des piqûres, la douleur qui s'estompait, et une sensation de vertige et d'étourdissement. Du transport, encore bringuebalée.

Et tout d'un coup, un retour au monde réel. La douleur disparue, la gène envolée, la fièvre retombée, le pouls battait normalement, tout allait bien. C'en était presque surnaturel. Un œil à gauche : un simple rideau blanc en toile de fond de ce qui avait tout l'air d'être un lit hospitalier. Pas de perfusion, pas de suivi du cœur. Un œil à droite : elle n'était pas seule. Un homme en blouse blanche, sans stéthoscope se tenait calmement à coté d'elle, et respirait la bienveillance. À sa blouse pendait un badge sur lequel on pouvait lire : Dr. A. Jennings


"Bon retour parmi les vivants Mlle. Parker. Allez-y doucement. Même si vous êtes guérie, vous n'avez pas encore totalement récupéré."

Mal. Elle avait mal et ne savait pas comment le faire comprendre. Si elle l’avait pu, elle aurait hurlé. Mais rien que des murmures lui coupaient le souffle alors même qu’elle ne parvenait pas à prendre des inspirations normales. Elle ne comprenait pas ce que Ryan tentait de lui dire, bien qu’elle perçoive son inquiétude. Finalement, c’est presque avec soulagement qu’elle accueillit la semi-inconscience qui s’empara d’elle. Celle-ci, pourtant, n’était pas aussi tranquille que ce à quoi elle s’était attendue. Des gifles, des mots qu’elle ne comprenait pas, des secousses. Elle avait, déjà, mal partout et, pourtant, on ne la laissait pas en paix. Et du monde. Trop de monde. Trop d’inquiétude. Si elle n’avait pas été plus endolorie par ses côtes, elle aurait sans nul doute put sentir une grosse migraine lui enserrer le crâne. Mais rien. Et, finalement, la délivrance. Pourtant, Ava grimaça lorsque l’aiguille s’enfonça dans son corps avant de sombrer dans le sommeil, si on pouvait appeler cela comme ça.

Lorsqu’elle rouvrit les yeux, Ava se sentit – étonnamment – bien. Elle n’avait plus mal, plus de fièvre, plus de gêne. Que se passait-il ? Etait-ce la mort ? La véritable, cette fois ? Elle regarda autour d’elle. D’abord à gauche, puis à droite. Il y avait quelqu’un. Le docteur Jennings. Sa présence était rassurante. La jeune femme se souleva sur ses coudes alors qu’il prenait la parole.

« Guérie ? Que voulez-vous dire ? »

Elle marqua un temps de silence avant de reprendre :

« J’suis où ? Comment j’ai aterri là? »

Des questions et de l'incompréhension. Quoi de plus normal après tout, après un voyage dans l'obscurité. À croire d'ailleurs qu'elle était condamnée à se faire balloter d'un endroit à un autre sans savoir exactement comment...

"Vous êtes arrivée ici en ambulance. Quelqu'un a appelé et à fait venir les secours chez vous parce que vous faisiez un malaise.

Il s'avère que vous aviez pas mal de contusions et de fractures... Une de vos côte avait égratigné un tissu interne, ce qui a provoqué un petit saignement. Quelque chose comme un faux mouvement a du le réactiver, et l'épanchement de sang a fini par causer des dommages. Ça va en général très vite et très fort dans ces régions du corps.

Mais bon, tout le monde est intervenu assez rapidement, et vous êtes comme neuve maintenant. Enfin... Il faut encore que votre corps passe de l'état semi-comateux à l'état pleine forme. Les guérisons express ont souvent ce genre d'effet secondaire."

Ce qu'il entendait par guérison express ? Probablement le fait qu'il était un mutant, et que cela expliquait l'absence de soins importants pour une lésion qui aurait potentiellement pu être beaucoup plus grave.

Ici? C'était où, ici? Ava fronça les sourcils en se rallongeant. Trop d'informations d'un coup, ça faisait... Bizarre. D'autant que, si elle se sentait mieux, elle se sentait encore étrange. De nouveau, elle fronça les sourcils lorsqu'il parla de guérison express et posa toutes ses questions d'un coup.

"Ici? On est où? Ca a pas l'air d'un hôpital. Guérison express? Ca veut dire quoi? V's êtes mutant, vous aussi?"

*Détends-toi. Détends-toi...*

Il fallait reconnaitre que c'était plus facile à dire qu'à faire. La jeune femme prit une inspiration et reprit la parole:

"J'pourrais avoir un verre d'eau, s'il vous plait?"

Le médecin lui adressa un petit sourire, et attrapa un verre et une carafe qui se trouvaient sur une étagère non loin de là. Il la lui tendit, puis expliqua

"Vous n'êtes pas à l'hôpital, mais à un dispensaire de la Fondation Ganymède. C'était plus près de là où on vous a trouvé. Guérison express, cela signifie que j'ai utilisé mes pouvoirs pour vous remettre sur pieds. Je suis effectivement un mutant, tout comme vous."

Il conclut par un petit sourire. Il était probablement assez fréquent que les gens lui assènent un flux de questions ininterrompu après la guérison. Peut-être était-ce là l'un des effets secondaires ? Le cerveau cherchant à reconstituer la trame des événements...

Pas un hôpital, mais un dispensaire. Fondation Ganymède. Un mutant, comme elle. Où avait-elle déjà entendu ce nom? Comment savait-il qu'elle était mutante? A l'instant même où elle se posa cette question, la réponse lui apparut. Dans sa question, elle avait dit "vous aussi", ce qui sous-entendait qu'elle l'était. Ava prit le verre avec reconnaissance, se redressa quelque peu et le porta à ses lèvres pour boire de petites gorgées, comme si elle craignait de boire plus vite ce qui était, d'une certaine façon, le cas.

"La fondation Ganymède? Ca m'dit vagu'ment qu'que chose." dit-elle en tenant le verre dans ses deux mains sur ses genoux.

"Où... Où est passé Ryan?" demanda-t-elle alors.

Il était avec elle, lorsqu'elle était... tombée. C'était, sans nul doute, lui qui avait dû appeler les secours, même si c'était un peu à cause de lui qu'elle n'était pas allée à l'hôpital directement.

"Hum... Vous... euh... Savez c'que j'suis, comme mutante?"

Elle n'était sans doute pas très claire. Mais en tout cas, une chose s'imposait:

"Merci d'm'avoir guérie. Si j'peux faire quoi qu'ce soit pour rembourser ma dette... Pas financièr'ment, j'ai plus d'boulot à l'heure actuelle, mais aut' chose, n'importe quoi... Dites-moi."

Par chance, Ava ne s'étouffa pas en buvant, elle n'avala pas de travers, et put constater -presque avec étonnement- qu'il ne s'agissait que d'eau plate, fraîche et simple. Et ça ne faisait pas mal de boire. Parfois, on ne se rend pas compte quand tout va bien, se contentant de déplorer et se plaindre en cas de bobos, de maladie ou de blessure. Mais en l'occurrence, Ava éprouvait pleinement la sensation d'aller bien.

Elle sortit de sa torpeur quand elle remarqua que le médecin lui parlait.

"Ryan ? Je n'ai pas vu de Ryan. Il n'y avait personne quand les ambulanciers sont arrivés. Peut-être est-ce lui qui a appelé, et il s'est sauvé pour l'une ou l'autre raison..." D'ici à ce que ce soit un simple séducteur d'opérette qui s'était enfui à la première occasion sitôt son coup tiré...

"La Fondation Ganymède est une grosse association comportant notamment des mutants, et qui aide comme elle peut partout où elle le peut... Avec ce genre de dispensaire, par exemple. On ne fait pas de différences entre humains et mutants."

Il se prit d'un petit rire en entendant les remerciements et propositions d'Ava.

"C'est gentil à vous. Je ne sais pas ce que vous êtes comme mutante. Juste que vous l'êtes. Si vous voulez aider, repassez par la Fondation à l'occasion... Le siège central est uptown. Ils auront peut-être un petit quelque chose pour vous. Et sinon, c'est pas grave, ne vous minez pas pour ça !"

Alors il s'était barré? Ava fronça les sourcils. Qu'il se débrouille tout seul, dans ce cas, pour trouver son hydrokinésiste. Mais au moins, il ne s'était pas cassé en la laissant agoniser. C'était toujours ça. L'eau lui avait fait du bien, et elle en reprit quelques gorgées, comme pour se laver de l'intérieur.

"J'suis une empathe. En tout cas, ces dispensaires, c'est une bonne idée. Ca permet d'sauver des vies..."

Un petit sourire amer apparut sur le visage de la jeune femme.

"Si j'l'avais pas écouté, si j'étais allée de suite à l'hôpital, j'vous aurais pas connu. J'aurais pas appris des choses sur la Fondation. C'était p't-être un mal pour un bien... J'vais aller au siège. J'crois pas au hasard ni aux coïncidences. Mais plus au destin..."

Elle adressa un sourire plus joyeux au médecin. Un sourire qui monta jusqu'à ses yeux.

Le médecin hocha la tête, et commenta, en fin connaisseur.

"Ah... L'empathie. Autant pour les blessures du corps, je roule ma bille, autour pour celles du cœur et de l'âme, je suis impuissant. C'est difficile de trouver de bons empathes qui ne se laissent pas corrompre par ce qu'ils manipulent."

Il laissa sa phrase en suspens, semblant un instant réfléchir à autre chose, mais conserva un ton mystérieux et pénétré quand il fut question de Destin.

"Ah ça, le destin... Si votre destin est de rejoindre Ganymède, alors d'une façon ou d'une autre, vous y seriez parvenue, vous ne croyez pas ?"

Il lui rendit son sourire.

"Bonne chance avec votre destin alors."

"J'crois qu'il faut faire contre mauvaise Fortune bon coeur pour faire face à son Destin et embrasser son Avenir. Mais ouais, j'crois qu'mon Destin a frappé à ma porte."

Le jeune femme termina son verre, histoire d'organiser ses pensées et reprit:

"Est-ce que j'dois voir quelqu'un en particulier, pour rejoindre la Fondation? Ou..."

C'était une bonne question, il fallait le reconnaître. La jeune femme profita d'un instant de silence pour vérifier le plus discrètement possible ce qu'elle portait sur le dos, histoire de savoir si elle avait toujours ses vêtements, ou si elle devrait les redemander avant de partir. Quoiqu'il en soit, elle avait hâte de voir ce que l'avenir lui réservait, maintenant que le destin avait frappé à sa porte...

Ava était intacte de la tête aux pieds : ses vêtements n'avaient manifestement pas été déchirés ni découpés. À se demander si elle avait vraiment fait un malaise, ou si elle ne vivait qu'un étrange rêve qui sautait d'un endroit à un autre... Le docteur, lui, avait jeté un coup d’œil derrière le rideau, puis s'intéressa à Ava qui sembla sur le départ, ne faisant toutefois aucun commentaire sur le destin.

"Voir quelqu'un en particulier ? Pas vraiment... Il faut juste aller s'enregistrer au siège de Manhattan. C'est uptown... Je vais devoir vous laisser, j'ai d'autres patients qui m'attendent. Ménagez-vous un peu, et mangez un brin, vous n'avez pas déjeuné je crois..."

Il la salua alors poliment, puis la laissa s'en aller.

Elle portait toujours ses quelques vêtements: ceux qu'elle portait lorsqu'elle avait fait son malaise. Et ils étaient, étonnamment, intacts. En même temps, avec un mutant, elle ne pouvait pas s'attendre à autre chose. La jeune femme le remercia encore pour son aide et pour ses conseils, lui promettant de faire attention par la suite et le laissa vaquer à ses occupations. Quant à elle? Elle repassa par chez elle, se lava, se changea, mangea en prenant son temps comme pour bien s'assurer qu'elle allait vraiment bien, puis pris la route de la fondation.

Fondation Ganymède