[COURTIER DANY BOILED]new york, queens...

Il y a quelques années, Dany aurait tenté de venir voir de la famille dans le coin, mais depuis la sécession, il n'avait pas essayé de reprendre contact avec eux.

c'était un peu partout la même histoire, être né black n'avait pas été facile, mais être black, mutant, et avoir une tronche de chat avait eue un effet révélateur sur le soutien communautaire, et l'amour de sa famille.

depuis, qu'il avait été contraint de venir couvrir le festival de Tribeca, et chercher des photos intéressantes sur les dessous du festival, il avait décidé de rester pour se replonger dans ses souvenirs...

hier soir, il était retombé sur un bar dans lequel un de ses oncles avait l'habitude d'aller, et à défaut d'avoir reconnu quelqu'un de sa famille, Dany était tombé par accident sur une bonne bouteille de Jack...

une nuit à vomir, des souvenirs un poil douloureux, Dany avait zoné dans les rues, à la recherche inconsciente d'une innocence perdue qu'il n'avait pas trouvé au fond de sa bouteille.

Il avait fini sa nuit à Little Bay Park, regardant le soleil se lever sur la brume matinale...le motel était loin, il allait devoir prendre un taxi pour aller se laver et dormir...il avait prévu de partir demain, il avait une journée à tuer, autant que ce soit à dormir...un rat mort semblait avoir élu domicile dans sa bouche au ressenti de son odorat, ce qui lui arracha un sourire matinal...

"un chat qui à une haleine de rat crevé...une bonne journée qui commence!"

au loin, il se souvenait être passé devant une pizzeria...peut-être pourrait-il trouver un café et un taxi...il commença à remonter vers la rue, ses puanteurs ordinaires et ses klaxons matinaux...

Alors que Dany déambulait dans les rues du Queens matinal, il crut entendre une voix lui murmurer quelque chose…

*Par ici, suis ma voix… »

Il avait beau se retourner, elle ne semblait venir de nulle part : personne ne le regardait, dans les rares personnes présentes dans la rue qu’il parcourait. Et personne n’était assez proche pour avoir murmuré ainsi. Pourtant, la voix retentit à nouveau…

*Suis-moi, Dany, suis-moi. »

La voix connaissait son nom. Et elle ne semblait pas venir de l’extérieur, mais bien de l’intérieur de sa tête… Elle lui intimait de la suivre. Et Dany vit à cet instant une ruelle, sur la droite. Il sut que c’était par là que la voix lui disait d’aller. Ça ne faisait même aucun doute…

*Par là, par làààà…*

La ruelle en question ne payait pas de mine : poubelles renversées, échelles de secours relevées, quelques portes en acier fermées…

Dany entendait des voix…pas forte, ni pénétrantes, ni impérieuses…juste une voix qui tentait de s’imposer…

*merde, j’aurais pas due prendre cette bouteille…*

Une légère migraine accentuée par la fatigue, commençait à poindre, pourtant, quelque chose en lui se démenait…curiosité maladive, instinct, déformation professionnelle…cette ruelle avait l’effet hypnotique d’une pelote de laine, même s’il savait confusément qu’il se jetait au cœur des problèmes…

Une ruelle sombre, au cœur de New-York, aux premières lueurs du jour…il avait toutes les raisons de craindre le pire…

C’est avec un petit sourire, qu’il commença à s’engager dans la ruelle…

*si quelqu’un peut me projeter ses pensées, il aurait pu me tendre un traquenard moins gros…*

S’accoutumant à la pénombre, Dany anticipait une agression, avançant dans la ruelle en repérant les échappatoires possibles…

« Salut ! J’entends des voix ou il y à quelqu’un par ici ? »

Après tout, il était peut-être simplement un peu cuit par les restes de sa bouteille de la nuit…

*Iciiii, entre, tourne…*

La voix retentit à nouveau dans l’esprit du félin. Elle lui intimait de tourner à droite, dans l’une des portes de fer rouillé qui donnait sur une sorte d’usine désaffectée. Celle-ci était entrouverte, et laissant voir de l’intérieur une salle vide et vieille, peu entretenue. Des épaisses poutres de métal rouillé soutenaient un toit de tôles. La poussière avait envahi les lieux. Le béton du sol en était recouvert. Il n’y avait qu’un meuble dans la pièce, irréel et incongru : un fauteuil de bureau en cuir fauve, tourné vers une fenêtre cassée, et faisant dos à l’entrée. Seul un feutre brunâtre signifiait qu’une personne y était installée. Ça, et ses jambes croisées devant lui, visibles par-dessous le siège.

*Approche, approche, Dany.*

L’être qui te parlait était visiblement assis là. Il t’intimait d’entrer, et de te rapprocher de lui. Il ne bougeait pas, et ne se retournait pas non plus vers toi.

*Viens.*

Le poil du félin s'était hérissé sur son dos, en un réflexe de peur inconscient...La mise en scène était saisissante, et il fallait reconnaitre ce talent à son auteur, elle lui glaçait les sangs...

il s'était instinctivement tassé, prêt à bondir, derrière l'inconnu, mais s'était ressaisi...un coup d’œil de chaque côté pour tenter de saisir le danger...

"ok...bonjour"

s'approchant en contournant le siège, Dany souhaitait voir son interlocuteur avant d'être définitivement piégé...son cerveau embrumé lui envoyait des images de films d'horreur du siècle passé, avec des morts vivants qui bondissent de la poussière...

"vous m'excuserez d'être prudent, mais je me méfie toujours quand j'entends des voix..."

il envisageait déjà de prendre appui sur les poutres pour passer par une fenêtre si la situation tendait à devenir dangereuse, se disant presque immédiatement :

*en même temps, un télépathe lit les pensées, hein?*

son sourire était bien réel, malgré la tension qu'il ressentait dans cette situation.

En faisant le tour de l’homme, Dany put apercevoir une partie de son visage. Une partie seulement, car tout le dessus était recouvert du chapeau qu’il avait sur le crâne.



L’homme leva la main pour faire comprendre qu’il comprenait la prudence du mutant. Il n’avait rien dit contre, d’ailleurs. Peut-être même celle-ci était-elle justifiée.

*Un télépathe lit les pensées, oui, Dany.*

Une évidence pour prouver que… ce n’était pas du chiqué. Et puis, l’homme parla de sa vraie voix. Une voix qu’il n’avait pas coutume d’utiliser, sans doute, et qui était un peu rauque. Comme s’il avait la gorge sèche. Ou un rhume.

« Dis-moi, Dany. Tu es un mutant particulier, n’est-ce pas ? Ton pouvoir est visible, tu ne peux le cacher. Il est puissant aussi, et te confère un avantage physique certain sur les humains. »

Et puis vint la question, nette, précise, sans fioritures :

« As-tu déjà songé à utiliser ton pouvoir contre des mutants ? »

Le chapeau vissé sur le crâne, le télépathe semblait particulièrement calme. Il devait être confiant pour se présenter ainsi, mais cette mise en scène prouvait avant tout qu’il avait clairement défini ses objectifs, et les moyens d’y parvenir.

Sa manière de présenter la l’hybridation était amusante…lui faisait visiblement partie des mutants dont la mutation ne représentait pas un handicap social majeur, même si connaitre les pensées ne devait pas aider face à l’hypocrisie humaine…

« Tu dit ça parce que je suis black ? »

Face à cet homme, Dany était déstabilisé…ce trait d’humour lui laissa une seconde pour réorganiser ses pensées…

« Utiliser mon pouvoir contre des mutants…à part ceux qui viendraient à me chercher des noises…se moqueraient de mon doux pelage, ou me jetterais des croquettes…je passerais mon temps à ça si j’y prêtais encore attention…je ne suis pas une brute, je suis un artiste dans mon genre… »

Dany souri en se raclant la gorge…la voix rauque de l’homme lui avait déclenché une irritation…

« En même temps, ça dépend du mutant…vous, vu comment vous m’avez hérissé le poil, je pourrais le faire…mais…drôle d’endroit pour poser une question pareille…vous êtes qui, au juste… »

Les pensées de Dany se remémorait la liste de ses larcins et des clichés qu’il avait pu prendre dans des endroits improbables…la meilleure façon dont il avait usé de son pouvoir ces derniers temps, se demandant si l’un d’eux pouvait avoir ciblé un mutant sans le savoir…tout était possible…

peut-être ce télépathe travaillait-il pour une de ses victimes et l'avait retrouvé?

L’homme au chapeau ne réagit pas à la touche d’humour du félin. Il attendit simplement la suite, totalement neutre. Sans expression. À la fin de tes dires, il passa une main sur ses lèvres, avant de répondre à son tour.

« Je suis celui qui te demande un service, Dany. Un service rémunéré. »

Il marqua une pause avant de poursuivre.

« Bien rémunéré. »

Une nouvelle pause, et sa voix rauque retentit à nouveau.

« Il s’agit d’un service qui demande que tu te dresses contre des mutants, Dany. T’en sens-tu capable ? »

Et bien, celui là savait au moins trouver les mots justes pour toucher le cœur des gens...La rémunération était le mot clef qui libérait Dany de l'impression de traquenard qu'il avait ressenti jusque là...

Les épaules dénoués, Dany commençait a prendre la mesure de cette mise en scène...il avait en face de lui un gros poisson qui se contentait de poser les fondations de leur future collaboration : une loyauté sans faille n'était pas un obstacle pour quelqu'un comme lui, cela allait de soi dans une relation avec qui pouvait s'organiser ainsi...

*et bien on y arrive...*

un contrat, bien rémunéré...Cela pouvait signifier quelques années de tranquillité si Dany se débrouillait bien...aucun service n'était impossible à rendre en s'organisant correctement...
en même temps, se dresser contre des mutants, c'était une indication bien maigre sur ce "service à rendre"...tout dépendait des mutants, de leurs pouvoirs, de leurs objectifs...s'ils étaient du côté des boys-scouts ou des armes ambulantes...

*trêve de pensées parasites...*

il s'était mis à réfléchir en termes de rapport au risque...il était temps de se poser les bonnes questions...

"quel genre de service et quels mutants? Il faut savoir pour se décider..."

avec cette mise en scène, celui en face de lui devait disposer de sacré moyens, largement au dessus de ce qu'il pouvait espérer avec ses larcins ordinaires et ses clichés à la petite semaine...

L’homme au chapeau opina du chef un instant avant de faire résonner une fois de plus sa voix éraillée.

« Un entrepôt non loin d’ici est suspecté d’avoir la preuve d’un lien entre le parti politique ExistenZ, et le groupement terroriste EXZ. Ce que j’attends de vous est que vous alliez me trouver cette preuve, et que vous me la rapportiez. »

Il fit une pause, à nouveau. Comme s’il mesurait ses paroles, chacun de ses mots avec précision.

« Mille Dollars si tu me ramènes une preuve probante. La moitié si tu ne ramènes rien, pour la prime de risques. »

Les conditions étaient claires, franches, et visiblement sans l’ombre d’une possibilité de discussion.

« À prendre ou à laisser… »

Le ton qu’il avait employé ne laissait pas de doute quant à ce qu’il te ferait si tu refusais. Ça sonnait presque comme une menace.

Dany était bien content d'être resté un peu plus longtemps que prévu, finalement, il allait se faire une petite prime bienvenue...

L’homme au chapeau, malgré sa voix rauque, parlait le langague universel...mille dollar pour une petite heure, le ratio était positif...

"un lien entre existenZ et EXZ, ah oui?"


Il se demandait à quoi pouvait ressembler cette preuve...mesurant les propos de l'homme, et se demandant à quel niveau ce genre de preuve pouvait vraiment se négocier...

"mille dollars seront un prix d'ami pour un premier contrat, je comprend qu'on puisse sous-évaluer mon talent naturel..."


le ton ne tournait pas à la négociation, et un peu d'exercice matinal allait réveiller ses instincts, ce qui lui ferait le plus grand bien...

"organisés comme vous êtes, vous pouvez me fournir le plan des lieux, le niveau de sécurité, les positions des caméras, les ages des gardiens?"


il réfléchissait, un entrepôt ne devait pas poser d'énormes difficultés, il pourrait passer facilement par les toits et passer outre les sécurités au sol...

Une fois encore, l’homme au chapeau ne sembla pas particulièrement emballé par les tentatives d’humour félin. Sa mine restait grave et sévère. Pour ce que Dany en voyait, en tout cas. Et à la question du mutant, il répondit d’un ton quelque peu blasé :

« Si j’avais en ma possession de tels éléments, je n’aurais pas besoin de toi, Dany. Tu y vas en aveugle. J’ai une certaine… réticence, à me rendre dans ce lieu où j’ai autrefois été retenu captif. »

Il ne semblait pas si affecté que ça, à l’entendre parler. Mais bon, s’il le disait. Il croisa les doigts en appuyant ses coudes sur les accoudoirs du siège.

« Ce que tu dois savoir, c’est qu’à l’intérieur, il y a des mutants. Et pas des plus gentillets. Ne fonce pas tête baissée, sois réfléchi et prudent. Discret. Et fort, si besoin en est. »

Il pointa un doigt vers la porte par laquelle Dany était entré.

« Vas, maintenant. Je te guiderai jusque-là par la pensée. »

Dany avait en face de lui un client sérieux, mortellement sérieux...s'il rechignait à utiliser le terme, son corps s'était quand même tendu...

cet endroit avait retenu captif des mutants...cela avait éveillé son intérêt et piqué au vif ses sens...il allait effectivement devoir être prudent, et ne pas négliger son approche, ni son plan de repli...

*ok, alors si vous me captez, je ne vous parlerais plus que comme ça...inutile de vous user plus la voix...*

si il avait pu penser à une mauvaise blague, cette pensée s'était bien envolée...il se dirigea vers la porte...

*allons-y...mais prévenez moi une minute avant d'arriver, je veux sélectionner l'itinéraire le plus adapté...*

Dany se lança, il allait faire confiance à un inconnu...pour trouver il ne savait quoi, il ne savait ou, et risquer sa vie avec des mutants sans doute plus forts que lui...l'exaltation l'emportait sur la crainte...les instincts animaux avaient du bon...

Il parut satisfait de ne plus devoir parler. Et opina du chef sous son feutre brun. Sitôt à l’entrée, les consignes commencèrent à percer l’esprit du félin.

*à gauche. Et puis tout droit jusqu’au prochain croisement.*

Ainsi, le télépathe mena Dany à travers New-York, pendant un gros quart d’heure de marche. Lorsque le mutant arriva dans la zone portuaire de la ville, l’homme au chapeau ajouta une petite mention à son explication, comme Dany l’avait demandé.

*Attention, tu arrives à proximité de la cible. Il s’agit du troisième bâtiment sur ta gauche, un entrepôt avec une lourde porte de garage, et une autre, plus petite, à sa droite.*

L’entrepôt en question était des plus banals. Des murs de brique rouge, des coulées de rouilles sur les parois. Le haut des murs (culminant à au moins dix mètres du sol) était cerné de petites fenêtres rendues opaques par la crasse, le temps et la poussière. Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Elles étaient trop petites pour y passer. La porte du garage, immense, assez grande pour faire entrer un semi-remorque, était rouillée, et sa peinture ancienne s’écaillait. Aucun symbole de société n’y était. Un entrepôt banalisé. La petite porte sur la droite était elle aussi fermée. Une porte en métal brut, un peu plus récente, sans doute, que celle du garage, puisqu’elle n’était pas rouillée, même si elle comportait quelques marques de manque d’entretien. Un lieu où on n’a pas envie de mettre son nez…

Deux ruelles jouxtaient les côtés de l’entrepôt. Plutôt très étroites, les murs des entrepôts voisins étant assez proches. Des poubelles défoncées, quelques débris de ferrailles, et des vieilles briques abandonnées faisaient leur seul décor. Les deux ruelles semblaient se rejoindre à l’arrière du bâtiment.

*à toi de jouer, maintenant, Dany. Ne me déçois pas.*

Et il coupa le contact de vos esprits…

Un quart d'heure après être parti, Dany arrivait à proximité de sa cible...un simple coup d’œil lui apprit que ce que cachait ce bâtiment n'était pas une hygiène irréprochable.

Ainsi, le télépathe l'avait emmené sur un entrepôt spécialisé dans le stockage d'ordures ménagères?
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*trêve de plaisanteries...*

Dany recherchait une solution afin d'atteindre les toits, l'approche au sol ne lui semblait pas la plus indiquée, il rebroussa légèrement chemin, afin de trouver un endroit à l'abri des regards, duquel il pourrait prendre son essor pour bondir tel le félin, et s'approcher discrètement de l'objectif, afin de repérer une surveillance...tant humaine que vidéo...

poubelles, appentis, échelle d'incendie...n'importe quoi pour monter plus discrètement...il sauterait ensuite de toits en toits pour s'approcher...sa vie et sa liberté valaient plus de mille dollars, après tout...

Trois entrepôts sur la droite de sa cible, Dany trouva une allée encombrée de caisses en bois et en carton, qui, avec son agilité féline, lui permettaient sans trop de problèmes, de grimper jusqu’en haut de bâtiment. Une fois sur les hauteurs de la zone, il put apercevoir le toit de sa cible : un large rectangle de béton muni de quelques buses de cheminées en métal, pas très larges, et recouvertes d’un chapeau. Le tout était passablement atteint par la crasse. Pour peu qu’on sache sauter, et qu’on n’ait pas peur de s’écraser dans le vide, le toit était accessible. Hélas, aucun accès ne paraissait évident, par le toit. Pas de porte, pas de fenêtre. Juste du béton.

Mais ça donna aussi vue à l’arrière de l’entrepôt, là où les deux ruelles se rejoignaient. Une échelle à incendie repliée, sans accès au sol, donnait sur une petite porte métallique située à l’étage du bâtiment. Ça faisait donc, au total, trois entrées potentielles. Et aucune âme vivante en vue.

Dany prit son courage à deux mains...il devait aller voir ce mouroir de plus près, et n'allait pas renoncer pour un petit bond...
Remerciant la nature de l'avoir doté d'un physique aussi utile dans ce genre de situation, il commença son approche, à pas feutrés, tel le chat s'approchant de sa proie...

au loin, il cherchait d'éventuels indices d'une caméra, d'un capteur, qui pourrait trahir sa présence...il avait déjà décidé de prendre la porte dérobée, et traça son parcours avec agilité...

il souhaitait éviter le contact avec le toit de l'entrepôt, en cas de présence de capteur dissimulés, et regardait déjà s'il pouvait finir son trajet en équilibre sur le rebord du toit, là ou aucun homme sensé n'irait passer, mais où un chat fraierais facilement son chemin...

La vision perçante du mi-félin ne révéla rien du côté de la porte de derrière. Une simple porte, visiblement, sans protection électronique d’aucune sorte. Dany parvint à se glisser jusqu’à elle sans tomber ni déclencher d’alarme stridente et malvenue. Il se dressait dorénavant face à la porte fermée. Et verrouillée.

une vieille porte, sans électronique, un régal pour un cambrioleur en manque d'activité.
Dany n'avait pas ses outils sur lui, mais la nature l'avait doté d'un atout...

sortant sa griffe, il commença à travailler la serrure pour faire tomber le vieux loquet...

attentif aux sons, il n'avait toujours pas repéré de caméra, ce qui le rassurait sur la suite de l'opération...

*si ça se trouve, ils ont déménagé ce qu'il y avait dans l'entrepôt, du coup...moins de risque...*

vu le manque de surveillance extérieure, soit l'entrepôt était vide, et il allait retrouver son commanditaire perché sur une chaise, soit il était plein, et il risquait de tomber à l'intérieur sur un danger immense...

dans le pire des cas, cette porte serait son salut, il devrait faire attention à toujours pouvoir y retourner...

cette situation lui rappelait étrangement son premier larcin, aussi son sourire s'élargit encore...il se posait mille questions sur la suite des évènements et attendait déjà l'afflux d'adrénaline qui allait arriver avec les problèmes qu'il anticipait...

Les griffes du félin n’étaient hélas pas assez puissantes pour venir à bout d’une serrure. Il avait beau enfoncer le bout de sa griffe dans la petite fente, cela ne changeait rien au fait que la serrure était bel et bien fermée, et qu’une griffe ne remplaçait pas une clé. Ni une épingle à cheveux maniée d’une main de maître. Et il n’y en avait pas à disposition, hélas… Le quartier ne regorgeait pas de coiffeurs.

Un échec de crochetage, donc, qui le laissa devant la porte, un peu démuni. Peut-être celles de devant étaient-elles ouvertes ?

voila, Dany se trouvait coincé par une stupide porte...il n'avait pas l'habitude de se passer de ses outils, et il se souvenait pourquoi...

par acquis de conscience, il commençait à se dire qu'il allait arrêter de finasser, foncer dans le tas et dégommer tous les kéké qui se présenterais à lui...

avant de se reprendre...

*j'suis pas un boucher....bordel...

porte arrière, échec... fenêtres, échec... toits, échec...échec, échec...

tu le sait pourtant!!! ne jamais oublier tes outils!! c'est le BA-ba du parfait petit opportuniste!!!*


se résolvant à envisager un retour peu glorieux, il se rappela l'haleine de phoque et la crasse qui lui collait les poils après sa nuit peu glorieuse...il passerait peu être pour un clochard à la recherche d'un abri...
la petite porte sur le côté du bâtiment...il y avait par là des débris de ferraille...Dany allait tenter sa chance de ce côté...il y trouverait peut être de quoi se bricoler des outils de fortune qui lui permettrait de revenir crocheter cette fichue porte...et si quelqu'un sortait pendant qu'il cherchait son bonheur...

*je l'assomme..*

pas un très bon plan, pas très reluisant...mais il allait faire avec les moyens du bords...

La ferraille ne pourrait pas donner grand-chose comme outil efficace. La plupart des éléments que Dany trouva étaient rouillés, et souvent trop gros pour pouvoir crocheter une porte. À moins de vouloir complètement bloquer la serrure.

Cependant, il put remarquer que la petite porte de devant ne semblait pas verrouillée. En réalité, elle était même entrouverte, désormais. Alors qu’il l’avait bel et bien vue fermée en arrivant.

Dany ressenti un petit pincement...la porte qu'il avait vue fermée était ouverte...c'était là une invitation à sa curiosité qui ne pouvait le laisser indifférent...

*merde...j'aurais du commencer par cette porte là...*

pourtant il était persuadé que la porte était belle et bien fermée quand il avait regardé la première fois...

regardant à gauche et à droite, se demandant s'il avait pu rater la sortie d'un individu mal intentionné, il n'hésita que quelques secondes avant de se rapprocher de la porte, tous les sens aux aguets...

"oh...une porte de hangar ouverte...il y a quoi par la?.."


à peine un murmure...mais il se donnait un peu de courage avant d'entrer dans cette antre qu'il s'attendait démoniaque et emplie de dangers variés...

les sens aux aguets, il s'attendait à se faire attraper par un catcheur à quatre bras...aussi poussa il la porte en silence...autant qu'il pouvait, pour se laisser une place infime par laquelle se faufiler...

Dany poussa sans problème la porte en métal… qui s’ouvrit tout de même en grinçant légèrement. Il se retrouva dès lors dans une petite pièce qui servait sans doute de vestibule. Une porte en face de lui, et une sur sa droite, qui donnait sûrement sur la grande salle de l’entrepôt. Les deux étaient fermées, mais non verrouillées. Et il n’y avait pas un bruit.

Dany regardait avec intérêt ce vestibule sans prétention...s'il restait logique, aller tout droit l’emmenait sans doute à la zone de stockage, mais ignorant ce qu'il cherchait exactement, il décida de mener une exploration plus approfondie et se décida à pousser en douceur la porte de droite, toujours attentif à ne pas se faire surprendre, et à rester le plus discret possible...

*bien, point un accompli, je suis rentré dans l'antre de la bête...votre mission maintenant, si vous l'acceptez, rester en vie et ressortir avec le trésor...*

ces pensées parasites lui en disait long sur son propre niveau de stress...il n'en menait pas large, et même si rien n'arrivait, il se serait fait peur dans cette histoire...